L’efficacité des SCPI repose largement sur leur capacité à s’adapter aux différentes phases des cycles immobiliers. Caractérisés par des périodes de croissance, de stabilité, de ralentissement et de crise, ces cycles influencent directement la valorisation des actifs, la qualité des loyers et les opportunités d’acquisition. Ainsi, comment les SCPI ajustent-elles leurs stratégies pour tirer parti de ces dynamiques ?
Les 4 phases des cycles immobiliers
Avant d’analyser les stratégies des SCPI, rappelons les grandes étapes du cycle immobilier :
- 1 : l’expansion (hausse des prix de l’immobilier, augmentation de la demande locative, facilités de financement)
- 2 : le pic (stagnation des prix à un niveau élevé, tension sur les taux, début d’un essoufflement de la demande)
- 3 : la récession (baisse des prix, montée de la vacance, durcissement des conditions de crédit)
- 4 : la reprise (redémarrage progressif de la demande et des prix, retour de la confiance)
Chaque phase appelle des choix d’investissement spécifiques pour maintenir ou améliorer la performance des SCPI.
En phase d’expansion : cap sur le développement
Lorsque le marché est en croissance, les SCPI adoptent une posture offensive. L’objectif est de capter la valorisation future des actifs. Par exemple, en investissant dans des immeubles neufs ou en VEFA dans des zones en développement, ou encore dans des actifs à fort potentiel locatif (bureaux dans les métropoles dynamiques et commerces de pied d’immeuble en centre-ville). Le financement peut être facilité par des conditions de crédit attractives, permettant un effet de levier maîtrisé.
En phase de pic : arbitrage et prudence
À l’approche du sommet du cycle, les SCPI adoptent une stratégie plus sélective. Les acquisitions se font de manière plus modérée. Les sociétés de gestion privilégient l’arbitrage d’actifs matures, c’est-à-dire la revente d’immeubles ayant atteint leur potentiel de valorisation. À cela s’ajoute la constitution de réserves financières pour préparer les acquisitions futures lorsque les prix seront au plus bas. Parmi les stratégies figure aussi l’allongement des baux afin de sécuriser les revenus locatifs dans un contexte incertain. Cette phase représente celle de la consolidation et de la gestion active du patrimoine existant.
En période de récession : opportunités contre-cycliques
Lors de la baisse des marchés, les SCPI bien gérées passent à l’offensive, toutefois avec discernement. Elles exploitent la décote sur les prix en ciblant les actifs dépréciés, mais aux fondamentaux solides. Elles tirent également parti des situations spéciales, comme les actifs vacants avec potentiel de repositionnement, de même que les restructurations d’immeubles, pour valoriser à moyen terme des actifs à bas coût.
Cependant, la prudence reste de mise : les SCPI évitent les marchés trop instables et s’appuient sur une analyse fine de la qualité locative.
En phase de reprise : relancer la dynamique
Lorsque les signes de redressement apparaissent, les SCPI reprennent progressivement les stratégies plus offensives. Elles réinvestissent dans les liquidités accumulées, en profitant encore des prix attractifs. Elles ciblent les secteurs émergents, comme la logistique, la santé ou le résidentiel géré. De même, elles optimisent les taux d’occupation, via des politiques commerciales adaptées. La phase de reprise est stratégique pour capter la nouvelle vague de valorisation et reconstituer la croissance du portefeuille.
L’importance de la gestion active
Au-delà des cycles, la capacité d’une SCPI à ajuster son portefeuille repose sur la réactivité de la société de gestion. Cela suppose une veille permanente du marché immobilier, des équipes d’asset management aguerries et une stratégie d’allocation dynamique, adaptable aux conjonctures.
Certaines SCPI adoptent également des approches spécialisées (immobilier de santé, logistique, international), ce qui les rend plus ou moins sensibles aux cycles traditionnels.