En ces temps de transformations économiques et sociales, et surtout face au vieillissement progressif de la population, la retraite évolue vers un nouveau processus, par le biais des réformes successives. Ce qui était autrefois perçu comme un droit acquis relève désormais d’un parcours du combattant pour préserver un certain confort de vie pour ses vieux jours.
Évolution démographique au fil d’un contexte économique incertain
Pour comprendre cette évolution, il est essentiel de sonder les dynamiques démographiques et les spécificités du contexte économique actuel. L'allongement de l'espérance de vie, perçu comme une victoire de la médecine et des conditions de vie améliorées, est devenu un défi pour les systèmes de retraite. Plus la vieillesse se prolonge dans le temps, plus les besoins en financement de ces années supplémentaires sont importants, ce qui ajoute une pression considérable sur les caisses de retraite.
Parallèlement, les modèles économiques traditionnels sont remis en question. La montée de l'économie dans le secteur informel, la précarité croissante de certains emplois ainsi que la volatilité du marché du travail font que de moins en moins d’individus cotisent pour la retraite. Or, rappelons que ces cotisations servent à alimenter les caisses de l’État en vue de verser les pensions pour les retraités actuels. Par ricochet, n’ayant pas cotisé, ces jeunes ne peuvent prétendre à une retraite plus ou moins décente.
Accentuation des disparités
Le fossé entre les générations est une autre réalité de plus en plus préoccupante. Ceux qui ont commencé leur carrière à une époque où les emplois étaient plus stables et les systèmes de retraite plus généreux peuvent espérer une retraite paisible. En revanche, les jeunes générations sont confrontées à des conditions beaucoup moins favorables. Les différences entre les pensions des fonctionnaires, des travailleurs du secteur privé et des indépendants accentuent cette disparité. Par ailleurs, la situation des travailleurs indépendants est plus précaire en matière de retraite. Bien qu'ils puissent jouir d'une certaine liberté, ceux-ci doivent faire face à des régimes de retraite généralement moins avantageux et à des fluctuations de revenus qui compliquent l'épargne pour leur avenir.
Les réformes et les solutions, dont le Plan d’épargne retraite
Face à ce constat peu rassurant, la question est de savoir comment l’État pourrait concevoir des réformes équitables sans aggraver les inégalités existantes. Certaines propositions misent sur le recul de l'âge de départ à la retraite, l’augmentation des cotisations des travailleurs ou encore la mise en place de mécanismes de soutien pour les plus précaires. Cependant, chaque réforme suscite des débats controversés, principalement entre les générations et les différents secteurs professionnels.
Parmi les mesures phares implémentées par l’État s’inscrit le Plan d’épargne retraite PER. Le gouvernement s’engage en effet dans la promotion des stratégies d'épargne individuelle reposant sur le système par capitalisation. Ce dernier est à différencier du système par répartition qui concerne les régimes de la retraite classique et de la retraite complémentaire, tous deux obligatoires.
Le PER est facultatif et la préparation de la retraite repose entièrement sur les efforts d’épargne de l’individu, indépendamment de la situation financière des caisses de l’État. Ainsi, les anciens produits d’épargne retraite cèdent désormais leur place au PER qui jouit d’une excellente portabilité. Ce, du fait de son contenu agencé en 3 volets : le PER individuel, le PER collectif et le PER catégoriel. Cela veut dire que, quelle que soit l’évolution de la situation professionnelle de l’épargnant, il ne conserve désormais qu’un seul plan, tandis qu’il gère son épargne à partir des compartiments susmentionnés.
Les versements sur un PER peuvent être volontaires ou basés sur l’épargne salariale ; citons également le transfert de capitaux (via les anciens contrats et l’assurance-vie, etc.). Sachez que le PER autorise la sortie totale ou partielle en capital, en plus de la sortie en rentes viagères.